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498 ÉRIPHYLE.

LE CHOELH.

Vous, madame !

ÉRIPHYLE.

Alcméon, ce prince, ce héros Qui soutenait mon trône et qui A^engeait Argos, Lui pour qui j’allumais les flanibeaux (riiyménée. Lui pour qui j’outrageais la nature étonnée, Lui dont l’amitié tendre abusait mes esprits…

LE CHOEUR.

Ah ! qu’il soit votre époux.

ÉRIPHYLE.

Peuples, il est mon fils.

LE CHOEUR.

Qui ! lui ?

ÉRIPHYLE.

D’Amphiaraûs c’est le précieux reste. L’horreur de mon destin l’entraînait à l’inceste : Les dieux aux bords du crime ont arrêté ses pas. Dieux, qui me poursuivez, ne l’en punissez pas. Rendez ce fils si cher à sa mère éplorée ; Sa mère fut cruelle et fut dénaturée ; Que mon cœur est changé ! Dieux ! si le repentir Fléchit votre vengeance et peut vous attendrir, Ne pourrai-je attacher sur sa tête sacrée Cette couronne, hélas ! que j’ai déshonorée ? Qu’il règne, il me suffit, dût-il en sa fureur…

SCENE IL

K1{I1MIYLE, ZÉLONIDE, le choeur. THÉANDRE.

ÉRIPHYLE.

Ah ! mon fils est-il roi ? mon fils est-il vaincpieur ?

THÉANDRE.

Il le sera du moins si nos dieux é([uilables Secourent l’innocence et perdent les coupables ; Mais jusqu’à ce moment son rival odieux A partagé l’armée et le peuple et nos dieux. Herinogide ignorait qu’il combattait son maître : Le peuple doute encor du sang qui l’a fait naître ;