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vous que vous venez interrompre ; la seconde est le mariage de M. du Cap-Vert, que je ne serai pas fâché d’empêcher. C’est un brutal ; il est bon de le mortifier un peu : je vous prends sous ma protection. Retirez-vous un peu, s’il vous plaît. Holà ! hé : quelqu’un ! mons de l’Étrier, qu’on ait soin de madame. Allez, ma bonne, on vous présentera à M. du Cap-Vert dans l’occasion.

MADAME DU CAP-VERT.

Tu me parais tant soit peu impertinent ; mais puisque tu me rends service de si bon cœur, je te le pardonne.


Scène V.

LE COMTE.

Serai-je enfin libre un moment ? oh ciel ! encore un importun ! ah ! je n’y puis plus tenir ; j’aime mieux quitter la partie.

(Il s’en va.)

Scène VI.

LE CHEVALIER, FANCHON.
LE CHEVALIER.

À qui diable en a-t-il donc de s’enfuir ? et vous, à qui diable en avez-vous de ne vouloir pas que je vous parle ?

FANCHON.

J’ai affaire ici : retirez-vous, vous dis-je ; songez seulement à éloigner M. du Cap-Vert.

LE CHEVALIER.

Mais quelle affaire si pressante ?…

FANCHON.

Croyez-vous que je n’ai pas ici d’autres intérêts à ménager que les vôtres ?

LE CHEVALIER.

Vous me désespérez.

FANCHON.

Vous m’excédez.

LE CHEVALIER.

Je veux savoir absolument…

FANCHON.

Absolument vous ne saurez rien.