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LA COMTESSE.

J’irai me jeter aux pieds de mon père et de ma mère. Mais avez-vous vu monsieur le comte ?

FANCHON.

Ma sœur, ne m’abandonnez pas.

LA COMTESSE.

Mais dites si vous avez fait quelque chose pour moi.

LE CHEVALIER.

Donnez donc quelque réponse à madame.

FANCHON.

Voyez-vous, ma sœur, si l’on me force à épouser cet homme-là, je suis fille à mettre le feu aux poudres, et à sauter en l’air avec son maudit vaisseau, lui, l’équipage, et moi.

LA COMTESSE.

Si je ne puis parvenir à rendre mon mari raisonnable, vous me verrez expirer de douleur.

FANCHON.

Ne manquez pas de représenter à ma mère la cruauté qu’il y aurait à me laisser manger par ce cancre de corsaire.

LE CHEVALIER.

Vous avez toutes deux la tête pleine de votre affaire. Daignez rentrer l’une et l’autre, et souffrez que je vous donne mes petits avis pour le bonheur de tous trois.


FIN DU DEUXIÈME ACTE.