Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome2.djvu/434

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE CHEVALIER.

Monsieur, je…

LE COMTE.

Ne vous sentez-vous rien pour elle ?

LE CHEVALIER.

Le respect que…

LE COMTE.

Ne pourrai-je point vous être bon à quelque chose à la cour, mons le chevalier ?

LE CHEVALIER.

Monsieur, je ne…

LE COMTE, l’interrompant toujours d’un air important.

Auprès de quelques ministres, de quelques dames de la cour ?

LE CHEVALIER.

Heureusement, monsieur…

LE COMTE.

Il faudra que vous veniez prendre huit tableaux de cavagnole chez la grosse duchesse. Président, présidente, voilà midi qui sonne ; allez, allez dîner : vous dînez de bonne heure, vous autres. Holà ! hé ! quelqu’un ! qu’on ouvre à ces dames. Adieu, mesdames Vous viendrez me voir quelque matin, monsieur le chevalier.

LE CHEVALIER, en s’en allant.

Votre gendre est singulier.

LE PRÉSIDENT.

Il est lunatique.

LA PRÉSIDENTE, en s’en allant.

Il est incurable.

LA COMTESSE.

Je suis bien malheureuse !


Scène V.

LE COMTE, M. DE L’ÉTRIER.
LE COMTE.

Mons de l’Étrier, je ne laisse pas d’être bien embarrassé, oui.

L’ÉTRIER.

Et moi aussi, monseigneur.

LE COMTE.

J’ai mangé en trois mois deux années mon revenu d’avance.