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ACTI- III. SCBNK V. 337

Ayoz |)ili(’ diiii cœur de soi-inêiuo ennemi, Minus malheureux cent fois quand vous l’avez liaï. Pardonnez, je ne puis vous quitter ni vous suivre : Ni pour vous, ni sans vous, Titus ne saurait vivre ; Et je mourrai plutôt qu’un autre ait votre loi.

TLLLIE.

Je te pardonne tout, elle est encore à toi.

ÏITLS.

Eh hien ! si ^ous m’aimez, ayez l’àme romaine, Aimez ma république, et soyez plus que reine ; Apportez-moi pour dot, au lieu du rang des rois. L’amour de mon pays, et l’amour de mes lois. Acceptez aujourd’hui Rome pour votre mère. Son vengeur pour époux. Bru tus pour votre père : Que les Romains, vaincus en générosité, A la fille des rois doivent leur liberté.

TL LLIE.

Qui ? moi, j’irai trahir ?…

TITUS.

Alon d(’sespoir m’égare. /^ ’Sou, toute trahison est indigne et barbare. Je sais ce qu’est un père, et ses droits absolus ; Je sais… que je vous aime… et ne me connais plus.

TLLLIE.

Écoute au moins ce sang qui m’a donné la vie.

TITUS.

Eh ! dois-je écouter moins mon sang et ma patrie ?

TULLIE.

Ta patrie ! ah, barbare en est-il donc sans moi ?

TITUS.

Xous sommes ennemis… La nature, la loi \ous impose à tous deux un devoir si farouche,

TULLIE,

Nous ennemis ! ce nom peut sortir de ta bouche !

TITUS.

Tout mon cœur la dément.

TULLIE.

Ose donc me servir ; Tu m’aimes, venge-moi.