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ACÏIi III. S ci : M- V. .35o

scèm : V.

TITUS. Tll.I.IH.

ÏITLS.

Madame, est-il Ijien vrai ? daignez-vous voir encore Cet odieux Romain que votre cœur abhorre, Si jnstenient liai, si coupable envers vous, Cet ennemi ?…

TLLLIE.

Seigneur, tout est changé pour nous. Le destin uic permet… Titus… il faut me dire Si j’avais sur \otre ànu’ un véritable empire.

TITLS,

Eh ! pouvez-\ous douter de ce fatal pouvoir. De mes leu\, de mon crime, et de mon désespoir ? \ous ne Tavez que trop cet empire funeste ; L"amour vous a soumis mes jours, que je déteste : Commandez, épuisez votre juste courroux ; Mon sort est en vos mains.

TLLLIE.

Le mien dépend do vous.

TITLS.

De moi 1 Titus tremblant ne vous en croit qu’à peine ; Moi. je ne serais plus l’objet de votre haine ! Ml ! princesse, achevez ; quel espoir encliauteur M’élève en un moment au faîte du bonheur !

TLLLIE, en donnant la lettre.

Lisez, rendez heureux, vous, Tullie, et mon père.

(Tandis qu’il lit.)

Je puis donc me flatter… Mais quel regard sévère ! D’où vient ce morne accueil, et ce front consterné ? Dieux !…

TITLS.

Je suis des mortels le plus infortuné ; Le sort, dont la rigueur à m’accaliler s’attache. M’a montré mon l)onheur, et soudain me l’arrache ; Et. pour combler les maux que mon cœur a soufï’erts. Je puis vous posséder, je vous aime, et vous perds.