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232 VARIANTES DE MAHIA.MXE.

V.V R V S.

No t’en étoniip point ; tu sais que mon courage

A la seule vertu réserva son hommage.

Dans nos murs corrompus, ces coupables beautés

Offraient de vains attraits à mes yeux révoltes ;

Je fuyais leurs complots, leurs brigues éternelles.

Leurs amours passagers, leurs vengeances cruelles.

Je voyais leur orgueil, accru du déshonneur.

Se montrer triomphant sur leur front sans pudeur ;

L’altièrc ambition, l’intérêt, l’artifice,

La folle vanité, le frivole caprice,

(]hez les Romains séduits prenant le nom d’amour.

Gouverner Rome entière, et régner tour à tour.

J’abhorrais, il est vrai, leur indigne conquête ;

A leur joug odieux je dérobais ma tète :

L’amour dans l’Orient fut enfin mon vainqueur.

De la triste Syrie établi gouverneur,

J’arrivai dans ces lieux, quand le droit de la gueri’C

Eut au pouvoir d’Auguste abandonné la terre,

Et qu’Hérode à ses pieds, au milieu de cent rois,

De son sort incertain vint attendre des lois.

Lieu funeste à mon cœur ! malheureuse contrée !

C’est là que Mariamnc à mes yeux s’est montrée.

L’univers était plein du bruit de ses malheurs ;

Son parricide époux faisait couler ses pleurs.

Ce roi, si redoutable au reste de l’Asie,

Fameux par ses exploits et par sa jalousie,

Pi’udent, mais soupçonneux, vaillant, mais inhumain.

Au sein de son beau-père avait trempé sa main.

Sur ce trône sanglant, il laissait en partage

A la fille des rois la honte et l’esclavage.

Du sort qui la poursuit tu connais la rigueur ;

Sa vertu, cher Albin, surpasse son malheur.

Loin de la cour des rois, la vérité proscrite,

L’aimable vérité sur ses lèvres habite :

Son unique artifice est le soin généreux

D’assurer des secours aux jours des niallu>ureux ;

Son devoir est sa loi ; sa tranquille innocence

Pardonne à son tyran, méprise sa vengeance,

Et près d’Auguste encore implore mon appui

Pour ce barbare époux qui l’immole aujourd’hui.

Tant de vertus enfin, de malheurs et de charmes, Contre ma liberté sont de trop fortes armes. Je l’aime, cher Albin, mais non d’un fol ainonr Que le caprice enfante et détruise en un jour ; ! Von d’une passion que mon âme troublée Reçoive avidement, par les sens aveuglée. O ((inir f[u’elle a vaincu, sans l’avoir amolli, i’ar MU amour honteux ne s’est point avili ; Et plein du noble feu ((ue sa vertu m’inspire, Je prétends la vcMiger, c’t non ])as la séduire.

A 1,111 \. Mais si le roi, seigneur, a lléchi les Romains ? S’il rentre on ses Étals ?…