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AVERTISSEMENT DE BEUCHOT.

Peu de temps après la publication de l’édition de 1756, Voltaire reçut de Lausanne le certificat de trois pasteurs, que j’ai rapporté dans une note, page 135. Empressé de faire usage de cette pièce favorable à Saurin, et ne voulant pas attendre la réimpression, il fit réimprimer les dernières feuilles du septième et dernier volume. Il put ainsi faire des additions aux articles Fontenelle, Gédoin, Lamotte, et ajouter en entier les articles Destouches, Nivelle de Lachaussée, et Joseph Saurin. Il lui fallut en même temps changer les frontispices de l’ouvrage, qui, datés de 1756, ne pouvaient plus convenir à un ouvrage contenant un certificat du 30 mars 1757. Il n’en coûtait pas davantage de mettre à ces frontispices : seconde édition ; cela fut fait. Mais les brocheurs et relieurs laissèrent souvent le frontispice de 1756 à des exemplaires qui contiennent le certificat.

Un nommé Lervêche[1], mécontent des expressions de l’article Saurin, et regardant le certificat comme surpris ou supposé, fit insérer, sans la signer, une assez longue lettre dans le Journal helvétique, d’octobre 1758. C’est pour répondre à Lervêche que Voltaire composa la Réfutation d’un écrit anonyme concernant la mémoire de feu M. Joseph Saurin[2], à laquelle Lervêche répliqua. Les pièces de cette querelle font partie de la Guerre littéraire, ou Choix de quelques pièces de M. de V***, 1759, in-12, de cxl et 483 pages, imprimé à Lausanne chez Grasset. Voltaire, blessé de la publication de ce volume, composa Mémoire et Requête[3], pour en obtenir la suppression. Grasset, malgré la protection de Haller, craignant qu’on n’accédât à la demande de Voltaire, changea le titre du volume, et, sur le nouveau frontispice, mit seulement : Choix de quelques pièces polémiques de M. de V***[4]. C’était une précaution inutile ; la demande de Voltaire n’eut aucune suite.

La réimpression de l’Essai sur l’Histoire générale, en Hollande, 1757, sept volumes in-8°, fut faite sur un exemplaire de 1756, mais augmentée

  1. Voyez la lettre de Voltaire à Haller, du 13 février 1759.
  2. Voyez cette Réfutation, dans les Mélanges.
  3. Voyez le Mémoire et la Requête, dans les Mélanges.
  4. Voici ce que contient le volume sous l’un ou l’autre de ses titres : I. Trois Lettres sur la nature de notre âme (par Boullier). Ces lettres sont celles dont il est parlé dans l’Avertissement en tête des Lettres philosophiques. II. Avis à l’auteur du journal de Gottingue (imprimé dans les Mélanges). III. Mémoire sur l’Avis. C’est la réponse du journaliste. IV. Défense de milord Bolingbroke (Mélanges, 1752). V. Remarques sur la défense de milord Bolingbroke. VI. Lettre de M. de Voltaire à M. T. (Thieriot). C’est la lettre du 26 mars 1757, qu’on peut voir dans la Correspondance. VII. Réponse à la précédente lettre, par une société de gens de lettres. VIII. Lettre écrite de Genève, où l’on examine deux chapitres de l’Essai sur l’Histoire générale. Cette lettre est de Vernet ; il en est déjà parlé tome XII, page 303. IX. Les Torts, à M. de V. sur son démêlé avec M. V. (Vernet) ; pièce de vers à laquelle Voltaire répondit par les stances aussi intitulées Les Torts (voyez tome VIII). X. Lettre à l’occasion d’un article concernant Saurin. C’est la lettre de Lervêche. XI. Réponse de M. de Voltaire. C’est la Réfutation d’un écrit anonyme, etc. (Mélanges, 1758). XII. Réponse à la Réfutation ; réponse qui n’avait point été imprimée dans le Journal helvétique.