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■iis lM)i:SIES .MÊLÉES.

C'est pour élcrniscr un triomphe si beau

Qii'anjounriiiii l'Amour sans bandeau Unit deux cœurs (ju'il favorise ; Et c'est un triomphe nouveau Et pour Vénus et pour Venise.

��l'il.— A MADAME LA iUlLNCESSE ULRIOUE

DE PRUSSE".

Souvent un peu de vérité

Se mêle au plus grossier mensonge :

��I. (le madrigal est, sans contredit, de l'année 1743, puisque la princesse Ulriquc y fait allusion dans sa lettre à Voltaire, d'octobre 1743. On prétend que Frédéric y fit la réponse que voici:

On remarque pour l'ordinaire Qu'un songe est analogue à notre caractère. Un héros peut rêver qu'il a passé le Rhin,

Un marchand qu'il a fait fortune,

Un cliion qu'il aboie à la lune. Mais que Voltaire, un Prusse, à l'aide d'un mensonge, S'imagine être roi pour faire le faquin.

Ma foi, c'est abuser du songe.

(])s vers se trouvent à la page .'57G du tome III du Supplément aux OEuvres pos- thumes de Frédéric 11, Cologne, 1789, six volumes in-s°. D'un passage de la lettre de Frédéric, du 7 avril 1744, les éditeurs de Kehl concluent que le roi ne pouvait être l'auteur des vers ci-dessus.

Une autre réponse fut faite à Voltaire sur les mêmes rimes que celles de sa

pièce :

Je ne fais cas que dj la vi'rité: Je ne me repais point d'un séduisant mensonge.

Je Vois sans peine dans un songe La perte d'un haut rang où vous êtes monté. Mais ce qui vous en reste et que vous n'osez dire, S'il est vrai qu'il ne peut jamais vous être été. Vaut à mes yeux le plus puissant cmpii e.

M. de Modène, capitaine au régiment Dauphin, a traduit ainsi le madrigal de

Voltaire:

Ssepe aliquid veri sccum mendacia ducunt, Hac nocte, in somno, démens, regnaro putavi. Te ardebam, princeps, audebam dicere. Mano Amisi impcrium, non abstulit omnia nuraen.

Fr('rou imprima dans ses feuilles, en 17à2 (Lettres sur quelques écrits du temps. VI, 40), que le madrigal était de Lamotte, rt qu"on le trouvait dans les OEuvres de cet auteur. Il cite la Bibliothèque des yens de cour comme disant que les vers ont été faits pour une princesse de France. Un éclaircissement fut donné dans le Mercure de juin 1752, page 19S. Le madrigal n'est ni dans les OEuvres de Lamotte, ni dans ses manuscrits. La Bibliothèque dos gens de cour a eu plusieurs éditions, et ce n'est que dans celle de 1740 qu'est la pièce dont il s'agit : malgré ces c.xpli-

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