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PRÉFACE DE CATHERINE VADÉ.

portes du palais ; mais les huissiers ne voulurent les laisser entrer qu’à condition qu’ils partageraient avec eux. Le bonhomme Cardero se présenta le premier au monarque, se jeta à ses pieds, et lui dit : « Grand roi, je supplie Votre Altesse royale de faire donner à chacun de nous cent coups d’étrivières. — Voilà une plaisante demande, dit le roi ; pourquoi me faites-vous cette prière ? — c’est, dit Cardero, que vos gens veulent absolument avoir la moitié de ce que vous nous donnerez. » Le roi rit beaucoup, et fit un présent considérable à Cardero. De là vint le proverbe qu’il vaut mieux avoir affaire à Dieu qu’à ses saints. »

C’est avec ces sentiments que passa de cette vie à l’autre mon cher Jérôme Carré, dont je joins ici quelques opuscules[1] à ceux de Guillaume : et je me flatte que messieurs les Parisiens, pour qui Vadé et Carré ont toujours travaillé, me pardonneront ma préface.

Catherine VADÉ.
  1. Dans le volume publié en 1764, sous le titre de Contes de Guillaume Vadé, on trouve d’autres opuscules, soit en vers, soit en prose ; parmi ces derniers en est un intitulé du Théâtre anglais, par Jérôme Carré, qui, sauf quelques corrections et transpositions, n’est autre que l’Appel à toutes tes nations de l’Europe des jugements d’un écrivain anglais. (B.)