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456 LES TROIS EMPEREURS EN SORBONNE.

Dieu n'est ni si méchant ni si sot que vous dites, »

llibaudicr, à ces mots roulant un œil hagard, Dans des convulsions dignes de Saint-Médard, Nomma le demi-dieu déiste, athée, impie, Hérétique, ennemi du trône et de l'autel, Et lui fit intenter un procès criminel,

Los Romains cependant sortent de l'écurie, « Mon Dieu, disait Titus, ce monsieur Ribaudier, Pour un docteur français, me semble bien grossier, » Nos sages rougissaient pour l'honneur de la France. (( Pardonnez, dit l'un d'eux, à tant d'extravagance : Nous n'assistons jamais à ces belles leçons. Nous nous sommes mépris ; Ribaudier nous étonne : Nous pensions en effet vous mener en Sorbonne, Et l'on vous a conduits aux Petites-Maisons, »

��aux dépens des peuples, pour célébrer dans l'Europe l'apothéose de Cucufin, sous le nom de saint Séraphin; et Ribaudier damne Marc-Aurèle! Ribaudier! la vois de l'Europe commence à tonner contre tant de sottises.

Lecteur éclairé et judicieux (car je ne parle pas aux bégueules imbéciles qui n'ont lu que VAnnée sainte de Le Tourneux, ou le Pédagogue chrétien), de grâce apprenez à vos amis quelle est l'énorme distance des Offices de Cicéron, du Manuel d'Épictètc, des Maximes de l'empereur Antonin, à tous les plats ouvrages de morale écrits dans nos jargons modernes, bâtards de la langue latine, et dans les efifroyables jargons du nord. Avons-nous seulement, dans tous les livres faits depuis six cents ans, rien de comparable à une page de Sénèque? Non, nous n'avons rien qui en approche, et nous osons nous élever contre nos maîtres! {Note de Voltaire, 1769.)

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