Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome04.djvu/7

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

AVERTISSEMENT
DES ÉDITEURS DE L’ÉDITION DE KEHL[1]


Cette tragédie fut représentée, pour la première fois, en 1740[2], reprise en 1762[3], et imprimée alors telle qu’on la trouve dans ce recueil. Il en a paru une édition furtive, que M. de Voltaire a désavouée. Les variantes ont été recueillies d’après cette édition.

Zulime[4] est le même sujet que Bajazet et qu’Ariane, Dans Ariane, tout est sacrifié à ce rôle : Thésée, Phèdre, Œnarus, Pirithoüs, ne sont pas supportables ; l’ingratitude de Thésée, la trahison de Phèdre, n’ont aucun

  1. Cette préface est de Condorcet. (B.)
  2. Le 8 juin
  3. Le 29 décembre 1761
  4. On voit, par une lettre à d’Argental du 7 Janvier 1739, que Voltaire était alors occupé de Zulime. Elle n’eut pas, en 1740, le succès qu’on avait espéré. Il parut, dans le Mercure de juin 1740, page 1203, une Lettre singulière du sieur de l’Épine dit Floribel, acteur breton, à la demoiselle de***, directrice de la comédie à Quimper. L’auteur ne se découragea pas. Il revit son ouvrage, et en changea le titre. Il rappelle tantôt Médime, tantôt Fanime (nom qu’il trouve plus sonore à cause de Kalpha). Ce fut sous le nom de Zulime qu’il l’avait fait représenter à Sceaux en Juin 1750. Il était question de la faire jouer à Lyon en 1754 ; Mme Denis l’avait même promise aux comédiens de cette ville. Cette pièce fut jouée, en 1757, à Lausanne, sous le nom de Fanime ; et, sous le même titre, aux Délices, en septembre 1760. Il en parut, en 1761, sous le titre de Zulime, deux éditions que j’ai sous les yeux. Voltaire, qui ne parle que d’une dans la lettre du 26 Juin 1761, dit que l’imprimeur était un corsaire. Quoique Voltaire désavoue cette édition, j’y ai cependant pris une bonne version (voyez, page 33, à la note 1), et il y en a peut-être une seconde à prendre (voyez page 59, à la note 3). La première édition authentique est de 1763 ; elle est dans la seconde partie du tome X, in-8o, de la Collection complète des Œuvres de M. de Voltaire (cinquième des Ouvrages dramatiques). La dédicace à Mlle Clairon y est imprimée pour la première fois. C’était cette actrice qui avait joué le rôle principal lors de la reprise de la pièce à la fin de 1761. À l’occasion de cette reprise parut la Tragédie de Zulime, en cinq actes et en vers, petite pièce nouvelle d’un grand auteur, à Satyricomanie, chez Sévère Mordant, rue du Bon-Conseil, à la Française, 1762, aux dépens de l’auteur, in-8o de trente-deux pages. L’auteur de cette parodie est le libraire Cailleau, à qui est adressée la