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Et vous êtes un sot avec vos questions.

(On sonne).

J’y vais… Un impudent, un rodeur de maisons…

(On sonne).

Tout-à-l’heure… Un benêt qui pense que les filles
Iront lui confier les secrets des familles …

(On sonne).

Eh ! j’y cours. Un vieux fou que la main que voilà

(On sonne).

Devrait punir cent fois. L’on y va, l’on y va.


Scène VI.

M. DURU.

Je ne sais si je dois en croire sa colère :
Tout ici m’est suspect ; et sur ce grand mystère,
Les femmes ont juré de ne parler jamais :
On n’en peut rien tirer par force ou par bienfaits ;
Et toutes se liguant pour nous en faire accroire,
S’entendent contre nous comme larrons en foire.
Non, je n’entrerai point ; je veux examiner
Jusqu’où du bon chemin l’on peut se détourner.
Que vois-je ? Un beau monsieur sortant de chez ma femme !
Ah ! voilà comme on tient maison !


Scène VII.

M. DURU, LE MARQUIS, sortant de l’appartement de Mme Duru
en lui parlant tout haut.
Le Marquis.

Ah ! voilà comme on tient maison !Adieu, Madame.
Ah ! que je fuis heureux !

M. Duru.

Ah ! que je fuis heureux !Et beaucoup trop. J’en tiens.

Le Marquis.

Adieu, jusqu’à ce soir.

M. Duru.

Adieu, jusqu’à ce soir.Ce soir encor ? Fort bien.