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ACTE III, SCÈNE VI.

Sa fureur échauffait les glaces de son âge. Déjà de tous côtés commençait le carnage ; Je me fraye un chemin, je revole en ces lieux. Sortons... Entendez-vous tous ces cris furieux ? D’où vient que Bénassar, au fort de la mêlée, Accuse votre foi lâchement violée ? Des soldats de Zulime ont quitté ses drapeaux ; Ils ont suivi son père, ils marchent aux vaisseaux. D’où peut naître un revers si prompt et si funeste ?

RAMIRE.

Allons le réparer, le désespoir nous reste ; Sauvons du moins Atide ; et, le fer à la main. Parmi ces malheureux ouvrons-nous un chemin. Suivez-moi. Dieu puissant, daignez enfin défendre La vertu la plus pure, et l’amour le plus tendre ! Suivez-moi, dis-je.

ATIDE.

O ciel I Ramire ! Ah, jour affreux !

RAMIRE.

Si vous vivez, ce jour est encor trop heureux.

1. Les deux actes suivants datent de 1757, et furent encore retouchés en 1761. (G. A.)

FIN DU TROISIÈME ACTE.