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406 LA PRUDE.

LE CHEVALIER MONDOR.

Après bien du mystère...

DARMIN.

Dans son vaisseau.

LE CHEVALIER MONDOR.

J’ai le bonheur de plaire.

DARMIN.

C’est un malheur.

LE CHEVALIER MONDOR.

C’est un plaisir bien vif De subjuguer ce scrupule excessif, Cette pudeur et si fière et si pure, Ce précepteur qui gronde la nature. J’avais du goût pour la dame Burlet, Pour sa galté, son air brusque et follet ; Mais c’est un goût plus léger qu’elle-même.

DARMIN.

J’en suis ravi.

LE CHEVALIER MONDOR.

C’est la prude que j’aime. Encouragé par la difficulté, J’ai présenté la pomme à la fierté.

DARMIN.

La prude enfin, dont votre Ame est éprise, . Cette beauté si fière ?...

LE CHEVALIER MONDOR.

C’est Dorfise.

BLANFORD, en riant.

Dorfise... ah !... bon. Sais-tu bien devant qui Tu par les là ?

LE CHEVALIER MONDOR.

Devant toi, mon ami.

BLANFORD.

Va, j’ai pitié de ton extravagance ; Cette beauté n’aura plus l’indulgence, Je t’en réponds, de recevoir chez soi Des chevaliers éventés comme toi.

LE CHEVALIER MONDOR.

Si fait, mon cher : la femme la moins folle Ne se plaint point lorsqu’un fou la cajole.

BLANFORD.

Cajolez moins, mon très-cher ; apprenez