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APOLLON
Le ciel ne permet pas que ce monstre périsse ;
Il est immortel comme nous ;
Qu'il souffre un éternel supplice ;
Que du bonheur du monde il soir infortuné ;
Qu'auprès de la Gloire il gémisse,
Qu'à son trône il soit enchaîné.

(L'antre de l'Envie s'ouvre et laisse voir le temple de la Gloire ; on l'enchaîne au pied du trône de cette déesse.)

CHOEUR DES MUSES ET DEMI-DIEUX
Ce monstre toujours terrible
Sera toujours abattu :
Les Arts, la Gloire, la Vertu.
Nourriront sa rage inflexible.

APOLLON, aux Muses.
Vous, entre sa caverne horrible
Et ce temple où la Gloire appelle les grands coeurs,
Chantez, filles des dieux, sur ce coteau paisible.
La Gloire et les Muses sont soeurs.

(La caverne de l'Envie achève de disparaître. On voit les deux coteaux du Parnasse ; des berceaux ornés de guirlandes de fleurs sont à mi-côte, et le fond du théâtre est composé de trois arcades de verdure, à travers lesquelles on voit le temple de la Gloire dans le lointain.)

APOLLON, continue.
Pénétrez les humains de vos divines flammes :
Charmez, instruisez l'univers ;
Régnez, répandez dans les âmes
La douceur de vos concerts.
Pénétrez les humains de vos divines flammes ;
Charmez, instruisez l'univers.

(Danse des Muses et des héros.)

CHOEUR DES MUSES
Nous calmons les alarmes,
Nous chantons, nous donnons la paix ;
Mais tous les coeurs ne sont pas faits
Pour sentir le prix de nos charmes.

UNE MUSE
Qu'à nos lois à jamais dociles,
Dans nos champs nos tendres pasteurs,
Toujours simples, toujours tranquilles,
Ne cherchent point d'autres honneurs ;