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FRAGMENT

DE THERESE

ACTE PREMIER.

SCENE III.

M. GRIPAUD.

Laisse là restime, je yeux de la complaisance et de Famitié, entends-tu ?

THÉRÈSE.

Je la joindrai au respect, et je n’abuserai jamais des distinctions dont vous m’honorez, comme vous ne prendrez point trop d’avantages sans doute ni de mon état ni de ma jeunesse.

M. GRIPAUD.

Je ne sais, mais elle me dit toujours des choses auxquelles je n’ai rien à dire. Comment fais-tu pour parler comme ça ?

THÉRÈSE.

Comment comme ça ? Est-ce, monsieur, que j’aurais dit quelque chose de mal à propos ?

M. GRIPAUD.

Non, au contraire. Mais tu ne sais rien, et tu par les mieux que mon bailli, mon bel esprit, qui sait tout.

THÉRÈSE.

Vous me faites rougir. Je dis ce que m’inspire la simple nature ; je tâche d’observer c e milieu qui est, ce me semble, entre la mauvaise honte et l’assurance, et je voudrais ne point déplaire, sans chercher trop à plaire.