Quand dieu vous a choisi, vous avez balancé !
Allez, vil idolâtre, et né pour toujours l’être,
Indigne musulman, cherchez un autre maître.
Le prix était tout prêt ; Palmire était à vous :
Mais vous bravez Palmire et le ciel en courroux.
Lâche et faible instrument des vengeances suprêmes,
Les traits que vous portez vont tomber sur vous-mêmes ;
Fuyez, servez, rampez, sous mes fiers ennemis.
Je crois entendre Dieu ; tu parles : j’obéis.
Obéissez, frappez : teint du sang d’un impie,
Méritez par sa mort une éternelle vie.
Ne l’abandonne pas ; et, non loin de ces lieux,
Sur tous ses mouvements ouvre toujours les yeux.
Scène VII.
Immoler un vieillard de qui je suis l’otage,
Sans armes, sans défense, appesanti par l’âge !
N’importe ; une victime amenée à l’autel
Y tombe sans défense, et son sang plait au ciel.
Enfin Dieu m’a choisi pour ce grand sacrifice :
J’en ai fait le serment ; il faut qu’il s’accomplisse.
Venez à mon secours, ô vous, de qui le bras
Aux tyrans de la terre a donné le trépas !
Ajoutez vos fureurs à mon zèle intrépide ;
Affermissez ma main saintement homicide[1].
Ange de Mahomet, ange exterminateur,
Mets ta férocité dans le fond de mon cœur !
Ah ! que vois-je ?
- ↑ Cette expression est de Racine (Athalie, IV, III).