Page:Volney - Œuvres choisies, Lebigre, 1836.djvu/234

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
170
LES RUINES.

pratiques de salut, et d’offrande à des êtres qu’ils se peignaient féroces et avides comme eux. Dans leur état d’égalité et d’indépendance, nul ne s’établissait médiateur auprès de dieux insubordonnés et pauvres comme lui-même. Nul n’ayant de superflu à donner, il n’existait ni parasite sous le nom de prêtre, ni tribut sous le nom de victime, ni empire sous le nom d’autel ; le dogme et la morale confondus n’étaient que la conservation de soi-même ; et la religion, idée arbitraire, sans influence sur les rapports des hommes entre eux, n’était qu’un vain hommage rendu aux puissances visibles de la nature.

« Telle fut l’origine nécessaire et première de toute idée de la divinité. »

Et l’orateur s’adressant aux nations sauvages :

« Nous vous le demandons, hommes qui n’avez pas reçu d’idées étrangères et factices ; dites-nous si jamais vous vous en êtes formé d’autres ? Et vous, docteurs, nous vous en attestons ; dites-nous si tel n’est pas le témoignage unanime de tous les anciens monuments ?


§. II. Second système. Culte des astres, ou sabéisme.


« Mais ces mêmes monuments nous offrent ensuite un système plus méthodique et plus compliqué, celui du culte de tous les astres, adorés tantôt sous leur forme propre, tantôt sous des emblèmes