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UNE FEMME M’APPARUT…

le Bois dentelé de givre et pareil à une merveilleuse architecture mauresque. L’imperturbable valet de pied britannique me fit savoir, avec toute la majesté de l’accent anglais, que sa maîtresse était sortie. Mais la solennité de James ne réussit point à me convaincre. J’avais vu, dans l’antichambre, un chapeau et un pardessus d’homme. Et, à mes yeux jaloux, s’évoqua l’image du Prostitué.

« C’est bien, » dis-je à James, scandalisé jusqu’au plus profond de son âme de footman, « j’attendrai la rentrée de Mademoiselle. »

Et, sans souci des conventions mondaines, que j’offusquais en l’immobile personne de ce respectable serviteur, je m’installai dans l’atelier de Vally.

Les instants passèrent, plus lourds que les instants qui précèdent un orage. La porte allait s’ouvrir. Vally entrerait dans un frisson de parfums. Elle serait vêtue de clair de lune et elle aurait à son cou son collier d’opales perverses. Ses manches légères laisseraient entrevoir les bras nus que j’adorais.