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À L’HEURE DES MAINS JOINTES


Tes cheveux et ta voix et tes bras m’ont guérie.
J’ai dépouillé la crainte et le furtïf soupçon
Et l’artificiel et la bizarrerie.
J’abrite ainsi mon cœur de malade guérie
Sous le toit amical de la bonne maison.

J’ai la sécurité pourtant un peu tremblante
De celles dont les yeux, d’avoir pleuré, sont lourds,
Et je me réjouis de l’herbe et de la plante
Dans ces jardins aux bleus midis, — un peu tremblante
D’avoir trop redouté l’aspect des mauvais jours.

À l’heure sororale et douce des mains jointes,
J’ai contemplé, sereine, un visage effacé,
Tels les convalescents aux fraîches courtepointes,
La fièvre disparue… À l’heure des maintes jointes,
Je t’ai donné les derniers lys de mon passé.