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QUELQUES SONNETS


Certes, je crains ta voix lorsqu’elle se courrouce,
Je crains mortellement cette voix que j’aimais,
La voix à qui je dois obéir désormais,
Et, lorsqu’elle a dicté, mon courage s’émousse.

Mais, sous ton regard clair qui pénètre mes reins,
Plutôt que de mentir, ô l’être que je crains !
Lorsqu’il fallait parler, je me suis abstenue.

Je dis la vérité, comme au temps du trépas :
Et devant ton regard voici mon âme nue,
Devant ce regard clair qui ne pardonne pas.