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KORINNA

Et quelqu’un chantant de façon douce…


La terre est comme un vase étrusque,
 Fond rouge et dessin noir :
Dans la plaine où l’ombre s’embusque,
 Déméter vient s’asseoir ;
La flèche du couchant s’émousse
Sur les lichens et sur la mousse.
Quelqu’un, chantant de façon douce,
 A traversé le soir.

La nuit hésite sur le porche
 D’onyx et de lapis,
Et la résine de sa torche
 A des parfums d’iris.
Du crépuscule vert émerge
Quelqu’un chantant comme une vierge,
Et le mélilot de la berge
 Connaît ton pas, Myrtis.

Tes doigts caressent la kithare,
 Cherchant le rythme exact :
Sous la langueur du toucher rare
 Surgit l’hymne compact.