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ANNE BOLEYN

cette redoutable Tour de Londres où moururent tant d’innocentes victimes, lorsque le mauvais oncle prit place à côté d’elle.

Avant que la Reine ne se fût assise, ce duc de Norfolk dit à la femme misérable, sur un ton sec « que ses amants avaient tout avoué. »

Ayant entendu, comme à travers un songe, ces étranges paroles, la pauvre Reine abandonnée s’écria passionnément que toujours elle fut loyale et fidèle envers le Roi.

Elle ne peut imaginer la vérité abominable. Elle ne peut croire que tels sont les ordres mêmes de ce Roi qui l’aimait jadis.

Cependant ses dernières paroles ne retentissent plus, celle qui fut Reine est trop lasse. Elle se tait, songeant. Elle sait que nul ne la croira, et l’abominable certitude la prive de paroles… Elle se réfugie dans ce désespoir final de qui se sait condamné sans justice : le silence.