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ANNE BOLEYN

Il composait même quelques poèmes d’une nullité royale.

Ce fut le vif esprit cultivé d’Anne Boleyn qui séduisit, plus que sa beauté même, ce Roi épais, qui, plus tard, s’épaissit tant et tant qu’il fallut inventer pour le transporter jusqu’au premier étage de son palais, un fauteuil au fond d’une cage, que l’on fait monter et descendre à l’aide de grosses cordes, cet embryon de l’ascenseur.

À propos de cet amour inconsidéré, mais vif et réel, des lettres, il n’est pas sans intérêt de songer que plus tard Henri VIII reprochera, non sans amertume, à la princesse de Clèves[1] sa parfaite ignorance.

Anne Boleyn, poétesse dans l’âme, eut pour frère un poète, Georges Rochford.

La domination d’Anne sur le Roi fut donc cette chose puissante : le charme intellectuel.

  1. La quatrième femme du roi Henri VIII.