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Hercule, et le chêne de Jupiter Chaonien, et le haut palmier, et le sapin, qui doit affronter les mers orageuses. On ente le noyer sur la tige sauvage de l’arbousier ; le stérile platane devient un pommier vigoureux ; le hêtre a souvent blanchi sa tête des fleurs du châtaignier ; le frêne sauvage adopte celles du poirier, et l’on a vu les porcs broyer le gland sous les ormes.

Il y a deux manières différentes d’enter les arbres : la greffe et l’inoculation. On ente par inoculation en faisant une légère incision à l’endroit de l’écorce où le bourgeon pousse et brise déjà sa mince enveloppe, et en insérant dans le nœud même un bourgeon étranger qui s’y incorpore aisément et boit la sève du tronc qui l’adopte. Dans la greffe, on coupe le tronc d’un arbre à l’endroit le plus lisse : là on pratique avec des coins une fente profonde, où l’on introduit les jets d’un tronc plus fertile ; et bientôt croît et s’élève dans les airs un arbre plein de vigueur, surpris de se voir un nouveau feuillage et des enfants dont il n’est pas le père.

Il y a plus d’une espèce des différents arbres, soit de l'orme, soit du saule, soit du lotus et du cyprès de l’Ida. L’olive, non plus, ne se présente pas partout sous la même forme : il y a l'olive ronde,