ECLOGA I.
Silvestrem tenui musam meditaris avena ;
Nos patriae fines et dulcia linquimus arva.
Nos patriam fugimus ; tu, Tityre, lentus in umbra,
Formosam resonare doces Amaryllida silvas. 5
Namque erit ille mihi semper deus, illius aram
Saepe tener nostris ab ovilibus imbuet agnus.
Ille meas errare boves, ut cernis, et ipsum
Ludere quae vellem calamo permisit agresti. 10
ÉGLOGUE I.
Mélibée. Heureux Tityre ! assis sous le feuillage d’un hêtre touffu, tu médites un air champêtre sur tes légers pipeaux : nous, exilés du pays de nos pères, nous abandonnons ces douces campagnes : nous fuyons notre patrie ; toi, Tityre, mollement étendu sous l’ombrage, tu apprends aux forêts à répéter le nom de la belle Amaryllis.
Tityre. Ô Mélibée ! un dieu m’a fait ce loisir ; car il sera toujours un dieu pour moi. Souvent un tendre agneau, choisi dans nos bergeries, arrosera de son sang ses autels. Si tu vois mes génisses errer en liberté dans la plaine, si moi-même je joue sur ma flûte mes airs favoris, c’est lui qui l’a permis.
Mélibée. Je ne suis point jaloux de ton bonheur, mais je m’en