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ALEXIS DURAND.

nesse de Durand furent alors sérieusement élaborés et appelèrent sur lui l’attention du monde littéraire. Tous les deux appartenaient au genre deseriptif ; à ce genre, d’ordinaire froid et monotone, qui, pour plaire, doit recourir à d’ingénieux épisodes et animer un fonds terne par un vif coloris de pinceau.

Le premier de ces poèmes, la Forêt de Fontainebleau, publié sous les auspices d’hommes bienveillants et distingués par leur mérite, obtint un véritable succès. La critique y reprendra sans doute des longueurs, des prosaïsmes de pensée, des tournures maladroites, du décousu dans le style. Mais il faut l’avouer, il va bien du charme dans le premier chant, le plus faible des quatre qui composent ce poème ; et c’est avec une douce émotion qu’on écoute ces modulations naïves d’une voix qui, comprimée longtemps, s’essaie timidement par crainte d’irrévérence envers l’art : c’est une satisfaction délicate que de comparer ce chant, presque entièrement dû à l’inspiration de la nature, avec