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ALEXIS DURAND.

lais faire l’inventaire de moi sac… quand une vieille moustache de sergent, qui m’avait vu entrer chez le consul français, m’aborda : — « Vous êtes français ? — Oui, mon ancien. — Avez-vous servi ? — Oui, dans la garde. » Aussitôt ce brave homme me sauta au cou, et je vis des larmes dans ses yeux. Il me conduisit dans une maison ou je restai cinq jours ; il ne me venait voir que le matin : je le vis entrer un matin, un bonnet de police à la main. « Je vais conduire un détachement à Suze, » me dit- il, « venez avec nous ; vous aurez le billet de logement. »

» En route, il me montra sa croix dont il avait fait une épingle, car il sortait des grenadiers de la garde. Il me pria de lui permettre d’écrire som nom sur un de mes livres. Je lui donnai mon Ossian, et j’ajoutai à sa signature une note qui me rappellera toujours cette circonstance. Il se nommait Sironel. À Suze, nous nous séparâmes et j’acceptai de ce vieux soldat une pièce de cinq francs, autant par né-