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GUIDE TOPOGRAPHIQUE DU VISITEUR

mière herse, devait donc affronter une pluie de traits et les projectiles jetés de trois mâchicoulis, deux posés en temps de guerre et un dernier tenant à la construction elle-même.

Ce n’est pas tout : le sommet des tours était garni de « hourds » en charpente que l’on posait également en temps de guerre[1].

La coupe ci-contre (fig. 10, p. 59), faite sur l’axe de la porte Narbonnaise, explique les dispositions que nous venons d’indiquer.

Outre la chaîne A (fig. 10), derrière le premier arc plein cintre de l’entrée et entre celui-ci et le deuxième, est ménagé un mâchicoulis B par lequel on jetait les projectiles de droite et de gauche sur les assaillants qui tentaient de briser la première herse C. Les réduits dans lesquels se tenaient les défenseurs sont défilés par un épais garde-fou de pierres.

Le mécanisme des herses est parfaitement compréhensible encore aujourd’hui. Dans la salle qui est au-dessus de l’entrée, on aperçoit, dans les deux pieds-droits de la coulisse de cette première herse, les entailles inclinées dans lesquelles s’engageaient les deux jambettes du treuil tracé sur notre coupe (fig. 10), et les scellements des brides en fer qui maintenaient le sommet de ces jambettes ; au niveau du sol, les deux trous destinés à recevoir les cales sur lesquelles reposait la herse une fois levée ; sous

  1. On a vu que le sénéchal Guillaume des Ormes se félicite d’avoir pu reprendre le faubourg de Graveillant, dans lequel se trouvait une provision de bois qui fut très utile aux assiégés.