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HISTOIRE ET DESCRIPTION

Barbacane de la Porte Narbonnaise en N, en faisant partir leurs galeries de mine des maisons du faubourg qui, de ce côté, touchaient presque aux défenses.

Les mines sont étançonnées et étayées avec du bois auquel on met le feu, ce qui fait tomber une partie des défenses de la Barbacane.

Mais les assiégés ont contre-miné pour arrêter les progrès des mineurs ennemis et ont remparé la moitié de la Barbacane restée debout. C’est par les travaux de mine que, sur les deux points principaux de l’attaque, les gens du Vicomte tentent de s’emparer de la place ; ces mines sont poussées avec une grande activité ; elles ne sont pas plutôt éventées que d’autres galeries sont commencées.

Les assiégeants ne se bornent pas à ces deux attaques. Pendant qu’ils battent la Barbacane D du château, qu’ils ruinent la Barbacane N de la Porte Narbonnaise, ils cherchent à entamer une portion des Lices et ils engagent une attaque très sérieuse sur le saillant en I entre l’Évêché et l’Église Cathédrale de Saint-Nazaire, marquée S sur notre plan.

Comme nous l’avons dit, le plateau, sur ce point, s’étendait presque de niveau avec l’intérieur de la Cité de I en O, et c’est pourquoi Saint Louis et Philippe le Hardi firent, sur ce plateau, en dehors de l’ancienne enceinte Visigothe, un ouvrage considérable, destiné à dominer l’escarpement.

L’attaque des troupes de Trencavel est de ce côté (point faible alors) très vivement poussée ; les mines atteignent les fondations de l’enceinte des Visigoths, le feu est mis aux étançons et dix brasses de courtines s’écroulent. Mais les assiégés se sont remparés en retraite de la brèche avec de bonnes « palissades » et des « bretèches »[1] ; si bien que les troupes ennemies n’osent risquer l’assaut. Ce n’est pas tout, des galeries de mine sont aussi ouvertes devant

  1. Sorte de petit blockaus en charpente.