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LA CITÉ DE CARCASSONNE

Ce puits a été creusé dans le roc dès une époque très ancienne (le Grands Puits), l’autre, beaucoup plus étroit, dont la margelle date du xve siècle (le Puits du Plô), le troisième, dans le cloître de Saint-Nazaire (aujourd’hui comblé). Il devait exister des Citernes dans la Cité, car ces trois puits et ceux établis dans quelques-unes des tours, ainsi qu’on l’a vu, ne pouvaient suffire aux besoins de la garnison et des habitants. Une seule de ces citernes a été découverte par nous ; elle est creusée sous la montée de la porte de l’Aude, entre les deux enceintes. On y descend par un escalier, pratiqué dans l’épaisseur du mur de la première enceinte, et on pouvait puiser l’eau qu’elle contenait par un regard avec margelle que l’on voit le long de ce mur en montant à la porte de l’Aude. Cette citerne est aujourd’hui comblée en partie : elle devait être alimentée par les eaux de pluies recueillies entre la porte de l’Aude et le cloître de Saint-Nazaire, et peut-être par une source qui aujourd’hui ne donne que très peu d’eau (voir Avant-Porte de l’Aude, page 47).

Une petite église existait le long des murailles, près de la Porte Narbonnaise ; c’était l’église de Saint-Sernin, dont la tour no 53 formait l’abside. Au xve siècle, une fenêtre à meneaux fut ouverte dans cette abside, à travers la maçonnerie Visigothe. L’église fut démolie pendant le dernier siècle ; elle était de construction romane (voir Tour Saint-Sernin, no 53).