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ÉTRIER, s. m. (estrief, estref, estrier, estreu). L’étrier était en usage dès l’antiquité romaine, bien que la plupart des cavaliers faisant partie des armées de l’empire ne paraissent pas s’en être servis. Le musée de Naples conserve cependant des étriers de fer d’une forme très-simple et qui appartiennent à l’époque impériale. On n’ignore pas que les armées romaines comprenaient des corps de cavalerie de contrées très-diverses : Gaulois, Germains, Numides, Ibères. Ces

cavaliers ne montaient point de la même manière à cheval et combattaient différemment. Les cavaliers se servant d’arcs devaient posséder des étriers, pour pouvoir viser sûrement. Si les cavaliers germains dédaignaient les selles, et par conséquent les étriers, il n’est pas dit que les Numides et les Ibères ne s’en servissent pas. Quoi qu’il en soit, la figure 4 donne deux étriers antiques de formes différentes, tous deux de fer[1].

À dater de l’époque carlovingienne, les cavaliers sont toujours représentés avec des étriers, et dès le xie siècle la manière de combattre à cheval exigeait l’emploi de cette partie du harnais.

Ces anciens étriers sont très-simples de forme, triangulaires, avec

  1. Musée de Naples.