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[ ÉPÉE ]
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sont plaqués d’argent. En B, est figurée, grandeur d’exécution, cette garde par-dessus, E étant la soie. Les feuilles d’argent sont striées et sur les stries étaient gravés une inscription à la partie du dessus et des enroulements aux côtés. La soie était garnie de bois avec fil d’argent.

Les fourreaux de ces épées sont figurés, sur les vignettes des manuscrits de cette époque, avec des bandelettes de peau ou d’étoffe s’entrecroisant et cet usage paraît s’être prolongé jusqu’au xiiie siècle. On observera que cette lame n’est pas retaillée, c’est-à-dire ne possède pas une pointe formant un triangle plus ou moins aigu. Les tranchants suivent deux lignes droites se rapprochant et terminées par un arrondi.

Cette disposition, particulière aux lames d’épée de l’époque carlovingienne au xiie siècle, indique qu’on ne se servait de cette arme que de taille. On la voit reproduite sur les broderies de la tapisserie de Bayeux (fig. 6). La forme des épées sur ce précieux monument