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[ DOSSIÈRE ]
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et alors le devant et l'arrière de la cuirasse sont faits chacun d’au moins deux pièces.

Vers 1420, nous voyons les hommes d’armes porter de fortes dossières et pansières bien caractérisées, posées sur un corset rembourré et doublé de lames d’acier sous-jacentes à l’étoffe, comme étaient les brigantines[1]. Ces deux pièces d’acier s’attachent l’une à l’autre latéralement, au-dessus de la taille, par deux courroies, et sont fortement maintenues solidaires à la ceinture cannelée par une courroie rivée aux deux côtés de la dossière (fig. 5[2]). A montre la dossière ; B, la pansière.

Bientôt, l’armure de plates se complétant, on pose la dossière basse sur une doublure d’acier qui couvre les omoplates, et la pansière sur un plastron du même métal. L’assemblage est combiné de telle sorte que les lames superposées peuvent, dans les armures bien établies, se mouvoir quelque peu l’une sur l’autre.

La belle armure de l’ancien musée de Pierrefonds[3] fournit un des meilleurs exemples de cette partie de l’habillement de plates à la date de 1440 environ.

La figure 6 présente d’abord la pansière avec son plastron, en A extérieurement, et en B intérieurement. Un rivet à tête longue verticale, passant dans une fente commune aux deux pièces d’acier, avec nerf externe de recouvrement, permet à la pansière de glisser sur le plastron, afin de faciliter la flexion du torse.

La pansière porte la cannelure sur le bord inférieur de laquelle est

  1. Voyez Brigantine, fig. 5.
  2. Manuscr. Biblioth. nation., Boccace, français (1420 environ).
  3. Voyez la planche ii, partie des Armes.