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[ DAGUE ]
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lame a 6 centimètres de largeur au talon, elle est fortement emmanchée entre deux plaques de corne avec garniture et quillons de fer. On voit, en A, le profil de l’arme, avec l’appendice externe rivé perpendiculairement à la garniture de la garde entre les quillons. La soie, qui a la largeur de la poignée, est rivée sur les faces des plaques de corne et, à son extrémité, sur un coussinet de fer qui prend la forme de cette poignée et tient lieu de pommeau.

Quelquefois les quillons des longues dagues des coutilliers du commencement du xv sont forgées ainsi que le montre la figure 6 (voy. Épée). Le quillon, parallèle au tranchant de la lame, permettait d’engager la pointe de l’arme de l’adversaire et de la briser en faisant un demi-tour avec le poignet. Ces dagues des coutilliers étaient portées en arrière de la hanche gauche, légèrement inclinées ; parfois aussi par devant, entre les deux cuisses (fig. 7[1]). Ces dagues passaient alors dans un petit sac de peau qui servait d’escarcelle et empêchait l’arme de ballotter de droite et de gauche.

Les daguettes des gentilshommes étaient courtes, la lame n’avait


    une lame d’épée du xiie siècle, ébréchée et peut-être brisée à la pointe, qu’on aura utilisée pour en faire une dague de coutillier. Il n’est pas rare de rencontrer, dans les collections, des lames remontées à une époque postérieure à leur fabrication.

  1. Manuscr. Biblioth. nation., Tite Live, française (1395 environ).