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lamelles d’acier rivées ; des grèves et genouillères garantissent en outre les tibias et genoux. Ce chevalier porte une sous-cotte de mailles, mais les arrière-bras sont couverts de même de lamelles d’acier avec rondelles sur les épaules. Des cubitières garantissent les coudes sur les manches de mailles. Par-dessus la cotte de mailles est posée une cotte d’étoffe blanche avec bandes rouges brodées d’or et d’argent. Ces chausses de lamelles étaient bouclées par derrière.

Vers cette époque aussi, on pointait des hauts et bas-de-chausses de peau, avec semis plus ou moins serré de bosselles d’acier en manière de rivets (fig. 5). Dans cet exemple, les bas-de-chausses de peau sont renforcés par des lanières longitudinales de même étoffe, avec semis à têtes ornées, de bronze probablement. Les hauts-de-chausses, aussi de peau, sont couverts de bossettes hémisphériques ; ils tombent au-dessous des poulains ou genouillères d’acier, et se terminent en pointes. Les solerets sont d’acier, avec doublure de peau. Ce harnais de jambes paraît avoir été particulièrement usité en Angleterre vers la fin du xiv" siècle ; la peau en était teinte de couleurs vives et les rivets dorés. Il est rare qu’on trouve ces chausses figurées sur nos monuments français. Pendant le xv" siècle, en France, les hommes d’armes portaient toujours le harnais de jambes complet d’acier.

Quant aux piétons, ils mettaient le plus souvent des chausses de peau ou d’étoffe épaisse, ou de toile en double et triple épaisseur, avec grèves, souliers ou bottines (fig. 6[1]).

Ce fantassin, armé d’une vouge, est vêtu de chausses de peau avec bottines de même. Des molletières d’acier, avec cuissots et poulains, couvrent les jarrets, le haut des tibias, les genoux et le devant des cuisses. Il porte un jacque de mailles et par-dessus une brigantine avec lame d’acier sous les omoplates et petites rondelles de métal. La partie supérieure de la brigantine qui protège les épaules et les omoplates est couverte de velours orange ; la partie formant dossière, de velours vert ; la jupette est faite de satin cramoisi. Une boce est attachée à la poignée de l’épée, dont le fourreau est couvert de velours saumon. Il est coiffé d’une salade avec couvre-nuque articulé.


CLAVAIN, s. m. Sorte de pèlerine rembourrée couvrant le cou jusqu’aux clavicules. On posait le clavain sous le camail, sous le hau-

  1. Manuscr. Biblioth. nation., Quinte-Curce, trad. française, dédié à Charles le Téméraire.