Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne à la Renaissance (1873-1874), tome 5.djvu/214

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il est évident que le baudrier étant fixé à la ceinture au milieu des reins et l’épée étant suspendue à l’un des pans, le tirage était inégal ; la ceinture devait tendre à tourner. Aussi, à la fin du xiie siècle, n’attachait-on plus l’arme de main de cette manière. Les courroies du baudrier furent fixées à la ceinture en arrière de la hanche droite, et ces courroies, très-pendantes, vinrent saisir le fourreau de l’épée

d’une façon ingénieuse, qui laissait tomber l’arme verticalement le long de la cuisse gauche (fig. 5[1]). En A, l’ensemble du baudrier est indiqué. En B, est tracée la disposition des courroies du baudrier sur la partie externe du fourreau, au tiers de l’exécution, et en C sur la partie interne. Ces courroies sont, à leur extrémité, fendues en deux dans la longueur, et chacune de ces lanières est fendue encore en deux. Une des deux premières moitiés passe derrière le fourreau, l’autre devant, puis les quatre lanières extrêmes se croisent et sont

retenues par des brides de cuir a passées et cousues par derrière (voy. en a’). Il en est de même de l’une et l’autre courroie D et F : le baudrier étant dépourvu de boucle, il fallait le passer par le haut du corps, ce que permettait facilement son développement.

  1. Statue tombale (fin du xiie siècle), musée de Niort (voy. Armure, fig. 9).