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[ LAMPESIER ]
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une énorme couronne de lumières en avant de l’ancien maître autel, qui passait pour être d’argent et d’or (probablement de cuivre doré). « La bande circulaire de la couronne, haute de 0m, 22 environ, était garnie des statuettes des douze apôtres, ayant entre chacune d’elles huit girandoles. L’évêque Pibon, qui avait donné cette couronne à la cathédrale, au commencement du XIIe siècle, y avait fait graver des vers de sa composition. Douze chaînes de cuivre réunissaient le cercle à une chaîne plus forte, également de cuivre[1]. »

L’église abbatiale de Saint-Remi de Reims avait aussi, avant la révolution, sa couronne de lumières, dont il ne reste qu’un assez médiocre dessin dans un manuscrit de la fin du XVIe siècle[2]. Ce dessin est cependant assez précis pour permettre de donner une idée de ce que devait être ce grand lampier portant à la fois, comme la couronne d’Aix-la-Chapelle, des lampes et des cierges. Nous le reproduisons ici (fig. 1). « C’est, dit l’auteur du manuscrit, le portraict de la couronne qui est au millieux du chœur de la dicte esglise de

  1. Morel, Notice sur la cathédrale de Toul.
  2. Voici le titre de ce curieux manuscrit : Recherches de plusieurs singularitez par Françoys Merlin, contrôl. gén. de la maison de feu Mad. Marie, Eliz., fille unique du feu roy Charles dernier que Dieu absolve. Portraictes et escrites par Jac. Cellier, demourant à Reims. Commencé le 3e jour de mars 1583 et achevé le 10e sept. 1587. Biblioth. nat., S. F., no 153.