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[ FAUTEUIL ]
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Voici (fig. 1) Nabuchodonosor assis sur un faudesteuil copié sur un manuscrit du IXe au Xe siècle[1]. Ce meuble est élevé, les pieds du roi ne touchent point à terre. Nous ne pensons pas que ce soit là une fantaisie du dessinateur, car cet exemple n’est pas le seul. Les personnages considérables étaient mis ainsi en évidence, sans qu’il fût nécessaire de monter le siège sur une estrade. Et en effet, comme le disent les deux derniers vers cités, il fallait asseoir le prince, le porter sur le faudesteuil. Ce n’était pas sans raison que ces meubles se pliaient facilement ; dans les temps mérovingiens et carlovingiens, des souverains étaient souvent en campagne. Grégoire de Tours nous fait voir sans cesse le roi recevant en plein champ sous une tente ou même à l’abri des forêts. On ne pouvait transporter, sur des chariots qui suivaient la cour, un mobilier considérable ; on se contentait de quelques bancs assez bas, sortes d’escabeaux, et d’un trône pour le roi : ce trône était fait de façon à se plier. Cette vie nomade con-

  1. Bible manuscr., no 6-3, Biblioth. nat.