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[siège]
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peut-être l’église de Saint-Bernin. Dans la partie supérieure de ce bas-relief est sculptée une scène représentant un mort porté par des hommes d’armes. Un ange reçoit l’âme qui, sous la figure d’un enfant, sort du cadavre. On peut donc regarder ce bas-relief comme reproduisant l’événement qui termina le siège de Toulouse de 1218.

Deux faits importants ressortent du poëme sur la Croisade contre les Albigeois. Le premier, c’est que le comte Simon de Montfort, pour posséder une armée aguerrie et compacte qui lui permette d’entreprendre et de poursuivre de longs sièges, est obligé de payer cette armée de ses propres deniers, et que, pour se procurer les sommes nécessaires, il pille et rançonne le pays. Les barons, croisés pour le rachat de leurs péchés, ne doivent que quarante jours de campagne ; après quoi ils s’en retournent chez eux, se préoccupant d’ailleurs assez peu du résultat de l’entreprise. Ce n’est pas sur ce personnel que peut compter Simon de Montfort pour réduire une ville comme Toulouse et faire des travaux de siège.

Tout chef militaire qui voulait avoir une armée propre à poursuivre et mener à fin une longue entreprise, telle qu’un siège, devait la payer