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Nous ne saurions trop le redire, ces époques brillantes de l’art, par cela même qu’elles ont atteint la splendeur en cherchant le mieux, ne sauraient s’arrêter. Du style, de la conception large, simple, de l’inspiration obtenue par la première observation raisonnée de la nature, elles arrivent à l’imitation matérielle, de l’imitation à la recherche, puis à la manière et à ses exagérations.


Quand l’artiste observe la nature, il en prend d’abord les caractères principaux. Il n’est point savant encore ; il voit des formes séduisantes, il s’en inspire plutôt qu’il ne les copie servilement. C’est là le beau moment de l’art, tout plein de promesses, laissant à deviner encore plus qu’il n’explique. Mais la nature a des attraits puissants pour qui l’observe. Bientôt l’artiste reconnaît que ses inspirations, ses déductions, ses à-peu-près, sont bien loin de la réalité ; il se