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rendu le nu sous les draperies. Jamais on n’a mieux exprimé une attitude simple, aisée. Il n’y a là ni roideur, ni tuyaux d’orgues, ni pauvreté physique.


Cette femme se porte à merveille. Or, toutes les statues de ce portail, et les sibylles notamment, ont la même valeur. Il est clair que ces statuaires n’allaient point chercher leurs draperies sur les statues antiques, qu’ils ne drapaient point des mannequins avec des linges mouillés. C’est de l’étoffe sur le nu vivant ; non l’étoffe dont les plis se roidissent ou s’affaissent par un long séjour dans l’atelier, mais le vêtement porté, laissant voir toutes les délicatesses des mouvements d’un corps souple. Ce n’est point là le costume que portaient les dames de 1250, c’est un vêtement idéal, mais qui a toute la grâce et l’aisance de l’habit usuel.