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Il y avait donc au centre des établissements de Cluny une forte école de statuaire et d’ornementation dès le commencement du XIIe siècle, école qui ne fit que croître jusqu’au XIIIe siècle, ainsi que nous le verrons, école qui se recommandait par l’ampleur de ses œuvres, la variété incroyable de ses compositions, la beauté relative de l’exécution. Le peu d’exemples qu’il nous est possible de donner fait assez voir cependant que cette école clunisienne du XIIe siècle sur les confins de la Bourgogne, n’avait aucun rapport avec celle de Provence et celle du Languedoc à la même époque, bien que toutes trois se fussent inspirées des arts romano-grecs de l’Orient.

Si nous pénétrons dans les provinces de l’ouest, nous reconnaîtrons encore la présence d’une quatrième école d’ornementation dont le caractère est tout local. Là évidemment aussi, l’influence byzantine due aux premières croisades se fait jour sur quelques points, mais cette influence est sans grande importance, au moins jusqu’au milieu du XIIe siècle. Quelques localités de cette partie du territoire français possédaient des monuments gallo-romains en grand nombre, comme Périgueux, entre