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[sculpture]
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on voit l’Enfant prodigue au milieu de femmes, se baignant et banquetant.


Le médaillon 26 est la moralité de ces passe-temps profanes. Une femme allaite deux dragons. Cette figure n’a guère que 40 centimètres de hauteur, d’un style charmant, d’une exécution excellente ; elle a été passablement mutilée, comme tous ces bas-reliefs de soubassements, par les enfants, que jusqu’à ce jour on laisse faire avec une parfaite indifférence, bien qu’il y ait des lois punissant la mutilation des édifices publics[1].

Mais, tout à l’heure, nous parlions des porches de la cathédrale de

  1. Ce fait de vandalisme toléré par la police des villes n’empêche pas ces mêmes villes de posséder des Sociétés archéologiques qui lisent force mémoires, qui prêchent volontiers contre les restaurations qu’elles ne dirigent point à leur gré. Ne feraient-elles pas bien aussi d’obtenir de leurs édiles une police un peu plus attentive à l’endroit de ces mutilations perpétuelles de monuments uniques et de grande valeur ? Des deux siècles, au point de vue de l’art, quel est le barbare ? Est-ce celui qui a su inspirer ces sculptures et qui possédait, dans de petites capitales de province, des artistes capables de les exécuter, ou celui qui laisse détruire ces ouvrages par quelques polissons désœuvrés ?