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seul, un ouvrage étendu. Nous devons nous borner à signaler quelques points saillants afin d’attirer l’attention des artistes, des archéologues, des anthropologistes, sur ces questions dont la valeur est trop dédaignée.

Nous avons parlé de l’école de Toulouse, toute byzantine au XIe siècle. Comme ses sœurs, au XIIe siècle cette école abandonne en partie l’hiératisme grec des bas temps pour chercher l’étude de la nature.

Le petit hôtel de ville de Saint-Antonin (Tarn-et-Garonne)[1] est un des plus jolis édifices du milieu du XIIe siècle, c’est-à-dire de 1140 environ. Il appartient à l’école de Toulouse. Sa sculpture est traitée avec un soin et une perfection rares.

Entre autres figures, sur l’un des chapiteaux de la galerie du premier étage de ce monument est sculpté un roi dont nous donnons ici le masque (fig. 6). S’il est un caractère de tête bien caractérisé, évidemment pris sur la nature, c’est celui-là. Ce front large, ces yeux bien fendus, grands, ces arcades sourcilières éloignées du globe de l’œil, ce nez fin,

  1. Voyez Hôtel-de-Ville, fig. 1, 2 et 3.