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[porche]
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sur un bahut et portant un comble à une seule pente. Ces églises étaient toujours entourées de cimetières, et les porches servaient alors à donner l’absoute et à mettre à l’abri les personnes qui assistaient aux enterrements. Ils ne formaient d’ailleurs, comme le montre le dernier exemple, qu’une clôture facile à franchir, d’autant que les portes ne paraissent pas, dans beaucoup de cas, avoir été jamais munies de vantaux. Un des plus vastes parmi ces sortes de porches clos, est certainement celui qui précède la façade de la petite église conventuelle de Saint-Père-sous-Vézelay, et qui fut élevé vers la fin du XIIIe siècle, remanié pendant les XIVe et XVe. Ce porche s’ouvre sur la face antérieure par trois baies qui ne paraissent pas disposées pour recevoir des grilles ou des vantaux de bois ; latéralement il était ajouré par des baies vitrées posées sur un bahut, de manière à garantir les fidèles contre le vent et la pluie.

Cette construction est couverte par six voûtes en arcs ogives reposant sur des piles engagées et sur deux piliers isolés. Un tombeau, qui date de l’époque la plus ancienne de sa construction, est placé à la gauche de la porte centrale de l’église. D’autres sépultures étaient disposées sous son dallage. Les figures en bas-relief des donateurs sont sculptées en dedans de l’entrée : c’est un noble personnage de la localité et sa femme. Malheureusement cette construction, qui, dans l’origine, devait être très-riche et très-gracieuse, a été fort mutilée et ne présente que des débris remaniés. Le porche de Saint-Père est comme une transition entre les porches absolument clos des clunisiens et les porches ouverts. Il participe plutôt de l’église que de l’extérieur : c’est évidemment encore un lieu sacré. Il nous amène à parler des porches franchement ouverts, bien qu’ayant encore une importance considérable par rapport aux édifices religieux qu’ils précèdent. Mais, avant de nous occuper des porches