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pour un tir oblique et plongeant (5), destinées à de petites pièces d’artillerie.


À la porte Laufer de Nuremberg, le long du boulevard extérieur, on remarque encore des embrasures destinées à de très-petites pièces d’artillerie, et dont les ouvertures sont protégées par des cylindres en bois à pivots, percés de trous (6), comme les créneaux d’une des portes de Bâle en Suisse (voy. Créneau)[1]. En France, ces moyens subtils, tradition des arts militaires du moyen âge, furent promptement mis de côté ; on adopta de préférence, pour les batteries couvertes, les embrasures profondes, présentant un angle peu ouvert, ne laissant qu’un trou avec une mire pour la bouche de la pièce, et à l’extérieur ne montrant qu’une large fente horizontale prise dans une hauteur d’assise (7), quelquefois avec un talus inférieur lorsqu’on voulait obtenir un tir plongeant. Cette méthode fut habituellement suivie en Italie dès les premières années du XVIe siècle.

Quant aux embrasures des batteries découvertes, Albert Dürer les a construites à Nuremberg, ainsi que l’indique la fig. 8, sur les courtines et

  1. A donne le plan de l’embrasure, B son élévation intérieure, C la section horizontale du cylindre en bois, et D sa forme et sa dimension.