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ment du XVIe, tels que les cosmographies par exemple, on reproduisait encore un grand nombre de ces figures que nous voyons sculptées sur les soubassements de nos cathédrales, et qui étaient destinées à familiariser les intelligences populaires non-seulement avec l’histoire de l’ancien et du nouveau Testament, mais encore avec la philosophie et ce qu’on appelait alors la physique, ou les connaissances naturelles. Dans la Cosmographie universelle de Sébastien Munster[1], nous trouvons des gravures sur bois qui reproduisent les singularités naturelles sculptées dans beaucoup de nos églises du XIIe siècle ; et pour n’en citer qu’un exemple, Sébastien Munster donne, à la page 1229 de son recueil, l’homme au grand pied qui est sculpté sur les soubassements de la porte centrale de la cathédrale de Sens (5)[2], et voici ce qu’il en dit : «…Similmente dicesi di alcuni altri populi, che ciascheduno di loro ha ne piedi che sono grandissimi una gamba sola, sensa piegar giuocchio, et pur sono di mirabili velocitade, li qua li si adimandono Sciopodi. Questi, come attesta Plinio, nel tempo dell’estade, distesi in terra col viso in su, si fanno ombra col piede. » Ces étranges figures, que nous sommes

  1. Sei libri della Cosmog. univ. Seb. Munstero, édit. de 1563.
  2. Nous donnons ici le fac-simile de cette gravure tirée du chapitre intitulé : « Delle maravigliose et monstruose creature che si trovano nel’ interne parti del’ Africa. »