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il fallut suppléer au manque de force qui en était la conséquence par un plus grand développement donné à la corbeille ; on traça donc le bord supérieur de celle-ci de façon à le faire déborder les côtés du carré du tailloir, ainsi que l’indique la fig. 39.


Il ne restait plus alors en porte-à-faux que les petits triangles A facilement soutenus par les crochets d’angles. Ces petits triangles même ne furent pas laissés plats, mais vinrent pénétrer le revers des crochets d’angles et le bord supérieur de la corbeille par un biseau qui évita toute surface horizontale, toute maigreur, tout porte-à-faux si minime qu’il fût. Le tracé B explique cet arrangement de l’angle du tailloir sur le crochet destiné à le supporter. On conviendra que si le hasard a seul inspiré les architectes du XIIIe siècle, ainsi qu’on l’a quelquefois, prétendu, ceux-ci ont eu un rare bonheur ; le hasard eût été cette fois bien prévoyant et subtil. Ces transformations, ces perfectionnements s’enchaînent si rapidement, qu’il faut une grande attention pour en suivre toutes les phases. La corbeille débordant les côtés du tailloir carré restait fort en vue ;


on décora son bord supérieur par un profil simple (40), ou même quelquefois par un profil orné de sculpture (41).